À l’espace natal
À l’espace natal
Les instants qui suivent l’accouchement du bébé sont des moments chargés d’émotions. Pour préserver ce moment d’intimité en salle d’accouchement, l’équipe médicale se fait discrète et les visites ne sont pas autorisées. Seule la présence du papa ou d’un membre de la famille est acceptée.
Après la naissance du bébé, la maman reste deux heures en salle de naissance. L’équipe médicale s’assure que la jeune maman se porte bien après l’énorme effort fourni pour mettre au monde son enfant. La surveillance consiste à vérifier que les constantes sont bonnes (tension artérielle, rythme cardiaque, température), que le risque d’hémorragie est écarté et que l’utérus se rétracte correctement.
Dès la naissance, le cordon ombilical est coupé. Le papa peut s’il souhaite réaliser cet acte symbolique par lequel l’enfant n’est plus relié à sa mère et respire par lui-même.
Le bébé est ensuite essuyé et posé contre sa maman pour un premier contact peau à peau.
Pendant ce temps, le médecin et la sage-femme surveillent la maman (tension, saignements anormaux).
Dans les minutes qui suivent la naissance de l’enfant, de nouvelles contractions moins douloureuses que les précédentes, participent au décollement et expulsion du placenta.
Lorsque l’accouchement a nécessité une épisiotomie la maman est immédiatement recousue.
Dès lors que la mère est réinstallée confortablement, le bébé en peau à peau pourra être positionné pour favoriser la mise au sein. Assistée par une sage-femme, la maman qui souhaite allaiter naturellement (allaitement maternel) fait une première mise au sein. Sinon, le bébé recevra son premier biberon.
En salle de naissance, boisson et nourriture sont généralement interdites pour la patiente jusqu’à ce qu’elle ait regagné sa chambre. En dehors de toute complication, le retour en chambre se fait à l’issue du délai médico-légal de deux heures. Mais avant, le cathéter ayant servi à la péridurale et la perfusion sont retirés.
Le retour en chambre se fait habituellement deux heures après la naissance. À ce moment, un premier repas peut être servi si la maman a faim.
Selon le déroulement de l’accouchement (voie basse, césarienne, complication) la durée de l’hospitalisation varie de 3 à 7 jours.
Ce séjour à la maternité est avant tout l’occasion de se reposer – car bébé dort beaucoup pendant les premiers jours de vie – ainsi que de se familiariser avec les soins du nouveau né et son rythme de nombreux repas.
Au cours des premières heures et les jours qui suivent la naissance, le personnel médical surveille l’état de santé de la mère. Régulièrement les constantes sont contrôlées, ainsi que la cicatrisation d’éventuels points de sutures au niveau du périnée ou de la cicatrice de la césarienne et l’évolution de l’utérus.
Les premières visites dépendent de l’heure de l’accouchement. La nuit, les visites ne sont pas autorisées.
Même si les visites sont possibles, elles sont aussi très fatigantes. Mieux vaut attendre quelques heures et limiter le nombre de personnes en chambre.
Note d’expert :
Même si l’accouchement s’est parfaitement déroulé, des complications du post-partum sont possibles. Les complications les plus fréquentes sont liées aux seins, au retour veineux et au pelvis (utérus et périnée).
L’allaitement maternel est de plus en plus répandu en France. En 2016, plus d’un nourrisson sur 6 (66%) est allaité à la naissance.
Bien que très bénéfique pour l’enfant avec des avantages nutritifs, immunologiques et affectifs, cette méthode reste assez redoutée des mamans en raison notamment des complications qu’elle peut entrainer.
– Engorgement mammaire
L’engorgement mammaire est une complication fréquente de l’allaitement. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce problème n’est pas lié à une surproduction mais à une accumulation de lait dans le sein due à un mauvais drainage lors de la tétée.
Cette complication apparaît le plus souvent quand les tétées sont inefficaces ou trop espacées.
L’engorgement mammaire peut rendre l’allaitement difficile en raison d’œdème qui se forme sur le sein devenu dur, tendu et douloureux.
Pour soigner un engorgement mammaire la meilleure conduite à tenir est de multiplier les tétées. Solliciter la succion du sein engorgé va permettre à l’engorgement de se résorber. Si la tétée est trop douloureuse ou que bébé ne tète pas correctement, l’utilisation d’un tire-lait peut aider.
Le remède « chaud/froid » s’avère également efficace: alterner douche chaude (avant la tétée) et compresse froide (après la tétée) facilite l’écoulement du lait et soulage les douleurs.
L’engorgement mammaire disparaît totalement après 48h. Si aucune amélioration n’est constatée après ce délai, il faut faire appel à une sage-femme et/ou consulter un médecin.
– Crevasses
Les crevasses surviennent généralement en début d’allaitement et se manifestent par l’apparition des gerçures ou de croutes au niveau du mamelon.
Souvent douloureuses, les crevasses sont le résultat d’une mauvaise position du bébé pendant la tétée. Le mamelon, mal pris en bouche est pincé ou frotté avec l’os du palais de l’enfant. Résultat : les crevasses se créent.
Pour éviter les crevasses, plusieurs mesures préventives sont à adopter :
Si malgré tout des crevasses apparaissent, il faut avant tout modifier la position du bébé pendant la tétée. En cas de besoin, ne pas hésiter à consulter une sage-femme qui aidera à trouver les bons gestes pour faire de l’allaitement maternel un moment agréable.
Il ne faut surtout pas arrêter la tétée d’un sein crevassé, cela risquerait de provoquer un engorgement mammaire.
Appliquer une pommade à base de Lanoline avant et après chaque tétée permet également de soulager et réparer les crevasses. L’utilisation de bouts de seins en silicone permet de limiter la douleur le temps de la cicatrisation de la crevasse.
– Lymphangite mammaire
La mastite ou lymphangite du sein est une inflammation des vaisseaux lymphangiques chargés du transport de la lymphe (liquide biologique).
Cette complication apparaît pendant l’allaitement et peut faire suite à un engorgement mammaire.
La lymphangite se manifeste par des rougeurs au niveau du sein chaud et douloureux. Des symptômes pareils à ceux d’une grippe (frissons, maux de tête, fièvre, forte fatigue) peuvent se faire ressentir et doivent être pris au sérieux.
En cas de mastite, la prise en charge médicale doit être rapide pour éviter une galactophorite ou un abcès du sein. Le médecin ou la sage femme veille à ce que les traitements mis en place soient compatibles avec l’allaitement car il ne faut surtout pas l’arrêter.
– Galactophorite
La galactophorite est une inflammation des conduits galactophores chargés de transporter le lait jusqu’au mamelon dans lesquels l’infection s’est propagée. On parle aussi de mastite infectieuse.
Très rare, cette complication résulte souvent d’une lymphangite mal soignée accompagnée de fatigue et de stress.
Comme dans la lymphangite, le sein est tendu et chaud avec une fièvre modérée (38°C). En revanche, le lait contient du pus. L’allaitement doit alors être stoppé du coté du sein malade jusqu’à la guérison.
La prise en charge pour traiter l’infection passe par des antibiotiques et du repos.
– Abcès du sein
L’abcès du sein est un cas de complication de l’allaitement, faisant suite à une galactophorite pas ou mal soignée. Il se caractérise par la formation d’une poche de pus autour des canaux lactifères (conduits galactophores).
L’abcès du sein provoque de vives douleurs et de la fièvre. Le traitement passe nécessairement par une intervention chirurgicale pratiquée sous anesthésie générale. Une incision sur le sein permet de nettoyer et drainer le pus.
Parfois, une antibiothérapie peut être prescrite.
– Les varices
Pendant la grossesse, les femmes enceintes voient souvent apparaître leurs premières varices.
Les varices correspondent à l’apparition des veines qui se dilatent en raison d’un volume sanguin plus important et un mauvais retour veineux dû à la compression exercée par le volume de l’utérus.
Peu esthétiques, elles disparaissent la plupart du temps après la grossesse. Toutefois, afin d’éviter une complication telle que la thrombose veineuse un traitement doit être mis en place.
– La thrombose veineuse
La thrombose veineuse ou phlébite est une complication de la grossesse dont le risque persiste jusqu’à 12 semaines après l’accouchement.
Elle correspond à l’obstruction d’une veine profonde par un caillot de sang. Le risque est qu’il se détache et vienne boucher l’artère pulmonaire pouvant évoluer vers une complication grave : l’embolie pulmonaire.
Particulièrement exposées au risque de phlébite (immobilité, pression dans les veines importante) la femme enceinte et la jeune maman doivent être attentives aux symptômes suivants :
Si l’un des symptôme précédents survient, il est impératif de consulter un médecin dans les plus brefs délais.
En prévention, il est impératif de porter des bas ou des chaussettes de contention (systématiquement recommandé).
Note d’expert :
– L’endométrite
L’endométrite est l’une des principales complications pelviennes après l’accouchement. On parle d’endométrite du post-partum pour désigner une infection de l’utérus.
Malgré les précautions d’hygiène lors de l’accouchement, le risque d’endométrite du post-partum augmente lorsqu’une le praticien a recours à des gestes plus ou moins invasifs (exemple : délivrance artificielle).
Les symptômes d’une endométrite sont :
L’endométrite est diagnostiquée par un examen gynécologique associé à des prélèvements (prélèvement vaginal, biopsie, prise de sang).
Il est impératif de soigner rapidement l’endométrite par un traitement antibiotique afin d’éviter une infection généralisée (septicémie) ou des lésions irréversibles de l’utérus conduisant à une infertilité.
– Déchirure périnéale et épisiotomie
La déchirure périnéale est une complication qui survient au moment de l’accouchement.
En principe, les muscles du périnée sont assez souples pour supporter la pression exercée par la tête du bébé lors de la naissance. Mais parfois, les tissus se déchirent.
Il existe 4 degrès de sévérité selon la gravité de la déchirure allant de la déchirure superficielle des tissus à la déchirure complète jusqu’à l’anus.
Afin d’éviter une déchirure périnéale, le gynécologue-obstétricien peut avoir recours à une épisiotomie. Il s’agit de pratiquer une incision au niveau de la vulve pour faciliter le passage de l’enfant, recousue immédiatement après la naissance de l’enfant.
Les déchirures et l’épisiotomie permettent de limiter la souffrance fœtale à la naissance mais restent un épisode traumatique et douloureux pour la maman tant sur le plan physique (cicatrisation et rapports sexuels douloureux) que psychologique (sentiment de mutilation).
Si les points de sutures se résorbent sous une quinzaine de jours tout au plus, les douleurs peuvent parfois persister.
Des techniques de préparation du périnée (exemple : dispositif Epi No) permettent de limiter les risques de déchirure périnéale. Si toutefois cette complication survient lors de l’accouchement, une bonne hygiène intime et un mode de vie sain atténuera les douleurs et les désagréments en attendant de pouvoir commencer la rééducation du périnée.
Le baby-blues est une réaction courante survenant chez les mamans à la suite d’un accouchement. On estime que plus d’une femme sur deux sont touchées par cette « déprime » après la naissance d’un enfant.
Souvent confondu avec la dépression du post-partum, le baby-blues apparaît dans les premiers jours qui suivent l’accouchement. Habituellement entre le 2ème et 4ème jour, on parle aussi de « syndrome du troisième jour » pour désigner le blues du post-partum.
Très redouté par certaines femmes, le baby-blues n’est pas une maladie mais simplement le résultat de bouleversements physiques, psychologiques et hormonaux liés à l’accouchement.
Les symptômes associés à ce syndrome sont nombreux : sautes d’humeur, mélancolie, tristesse, soudaine envie de pleurer, perte d’appétit, insomnie, angoisse, etc.
Pour aider la maman à surmonter son baby-blues, l’entourage ne doit pas hésiter à la soutenir, l’écouter, la complimenter, l’encourager et la féliciter.
Généralement, le blues du post-partum disparaît rapidement. Si toutefois il dure plus d’une quinzaine de jours, une prise en charge médicale devra être envisagée car il peut s’agir à ce moment là d’une dépression du post-partum.
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