À la maternité : le nouveau né

Les premiers instants de vie du nouveau-né sont marqués par l’acte symbolique du cordon ombilical coupé mais surtout par ses premiers cris. Forts en émotions, les premiers cris caractérisent la toute première respiration du bébé en dehors du ventre de sa mère.

Cette première respiration à l’air libre marque le début de l’oxygénation du bébé par lui-même. Voir le pédiatre ou la sage-femme lui frotter les pieds ou le dos est courant. Cela aide l’enfant à pousser ses premiers cris et à respirer seul.

Après ces efforts, le nouveau-né est posé sur sa maman pour un premier contact peau à peau sous le regard attentif du papa et de la sage-femme. À ce moment, le bébé ouvre ses yeux pour la première fois, capable de voir à une distance de 20 à 25 cm, suffisamment pour apercevoir sa maman.

Un examen complet du nouveau-né est effectué dans les minutes qui suivent la naissance. L’examen réalisé par une sage-femme et/ou un pédiatre vérifie l’anatomie complète de l’enfant et surveille l’adaptation du bébé à son nouvel environnement

– Le Score d’Apgar

Effectué à 1 minute, 3 minutes et 5 minutes après la naissance du bébé ce test évalue la vitalité du bébé selon les critères d’APGAR : apparence, pouls, grimace, activité, respiration.

Ces 5 critères (couleur de la peau, respiration, activité cardiaque, réactivité et tonus) chacun notés sur 2 permettent d’établir une note sur 10 et d’apprécier l’adaptation du nouveau-né à la vie extra-utérine.

10/10 est le score parfait au test d’Apgar. Mais une note comprise entre 8 et 10 est jugée bonne, l’adaptation de l’enfant à son nouvel environnement est normale.

Cependant, une note entre 4 et 7 nécessite une intervention médicale et une note inférieure à 4 révèle un état critique. Des manœuvres de réanimation sont rapidement entreprises.

– La prise de température

Bien au chaud dans le ventre de sa mère, le bébé n’est pas capable de réguler sa température immédiatement après la naissance. Le peau à peau lui permet de maintenir son corps à la bonne température.

– Les mensurations

Le poids, la taille et le périmètre crânien sont mesurés en salle de naissance. Ces mensurations seront réévaluées plus tard lors du séjour à la maternité.

– Vérification de la perméabilité des choanes, gastrique et de l’anus

À l’aide d’une petite sonde passée dans les narines ou d’un petit coton, le pédiatre ou la sage-femme s’assure que l’air passe bien dans les deux narines.

De la même façon, le passage de la sonde par la bouche jusque dans l’estomac vérifie la perméabilité de l’œsophage (l’atrésie de l’œsophage est une malformation présente chez 1/3000 bébés).

– Vérification des différents réflexes archaïques

La sage femme ou le pédiatre procède à un examen afin d’évaluer la maturité neurologique du nouveau-né. Grâce à un enchaînement de stimulations, le bébé réagit par des réflexes involontaires et automatiques.

Dès lors, on observe le bébé agripper (réflexe du Grasping), écarter les bras en les relevant en situation de stress (réflexe de Moro), téter le petit doigt du praticien (réflexe de succion), maintenir de la tête pendant quelques secondes, tendre ou au contraire recroqueviller sa jambe en fonction de la stimulation et pour enfin, le fameux test de la marche.

Des gouttes peuvent être administrées dans les yeux pour prévenir les risques d’infection. Une première dose de vitamine K est également administrée. Un prélèvement bactériologique est effectué dans le cadre d’une naissance présentant un contexte infectieux.

Après deux heures passées auprès de ses parents sous étroite surveillance, le bébé est habillé en vue de quitter la salle de naissance et rejoindre la chambre.

Après la naissance, le nouveau-né et la jeune maman séjournent à la maternité.
Ce séjour est avant tout l’occasion pour eux d’apprendre à faire connaissance.

Pendant ces quelques jours, le personnel médical veille à ce que le bébé s’adapte bien à sa nouvelle vie. Pour cela, des tests s’ajoutent à la surveillance hebdomadaire :

• Le test de Güthrie : plusieurs gouttes de sang prélevées dans le talon ou la main permettent de dépister 5 maladies génétiques graves : phénylcétonurie, hypothyroïdie, hyperplasie congénitale des surrénales, drépanocytose, mucoviscidose. Si le test est positif, une prise en charge doit être établie pour atténuer et traiter les symptômes de la maladie.
• Le dépistage des troubles de l’audition : dépister la surdité à la naissance permet d’écarter le risque d’handicap auditif chez l’enfant. Grâce à un dispositif placé dans l’oreille de l’enfant, le test d’autoémissions acoustiques (OEA) vérifie que le nouveau-né perçoit les sons normalement.
• Surveillance du taux de bilirubine à l’aide d’un petit flash sur la peau. Le chiffre indiqué par la machine évalue le risque de jaunisse (ictère du nourrisson).
• Examen de sortie du nouveau né : vérification des réflexes, du transit intestinal et de la prise de poids.

Au cours de ses premiers jours, le bébé va vivre tout un tas de première fois : premiers pleurs, premières nuits, premières tétées, premiers bains.
Les auxiliaires de puériculture sont présentes pour aider la maman à gérer chacune de ces situations.

Premiers pleurs

Que les (futures) mamans se rassurent, les pleurs d’un nouveau-né sont parfaitement normaux. À peine sorti de sa bulle confortable, pleurer est pour l’enfant l’unique moyen de communiquer. Ainsi bébé peut faire savoir qu’il a faim, qu’il est fatigué, que sa couche est sale ou encore qu’il souhaite être cajolé.

Pendant les premiers jours de sa vie, bébé ne se sent pas toujours très bien. Les bras de ses parents lui permettent souvent de se sentir en sécurité.

Premières nuits

Les jours qui suivent la naissance sont très éprouvants pour le nouveau-né comme pour sa maman. Tous deux ont besoin de se reposer. Pour cette raison, bébé n’est réveillé que quelques heures par jour.

À la maternité, les jeunes mamans sont généralement réveillées plusieurs fois durant la nuit car à cet âge, l’enfant ne fait pas encore la différence entre le jour et la nuit. Certaines maternités disposent d’une nurserie où bébé peut passer quelques heures sous l’œil attentif des auxiliaires de puériculture afin que la maman puisse se reposer.

Premières tétées
Généralement, la toute première tétée de l’enfant se fait en salle de naissance, dans les deux heures qui suivent l’accouchement.
Quel que soit le mode d’allaitement choisi (allaitement naturel ou allaitement artificiel) le rythme des repas se fait à la demande de l’enfant. À raison d’une tétée toutes les 2 heures environ, les parents savent rapidement reconnaître les signes lorsque bébé réclame la tétée.

Premiers bains

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, donner un bain au bébé immédiatement après la sortie du ventre de sa mère n’est pas nécessaire. La substance blanchâtre qui entoure l’enfant à sa naissance (appelée vernix caseosa) est reconnue pour ses vertus protectrices antimicrobiennes et antifongiques. Ainsi, mieux vaut attendre le lendemain (idéalement 2 ou 3 jours) avant de donner à l’enfant son premier bain.

Le premier bain donné à la maternité est l’occasion de pouvoir poser toutes les questions et s’assurer des bons gestes auprès de la sage-femme ou de l’auxiliaire puéricultrice. Le but est d’être à l’aise lorsque viendra le moment de donner le bain au bébé à la maison.